Iris en ce lundi matin... par Aline Nocella
Piste d'écriture: jouer avec les titres. Les phrases empruntées apparaissent en italique dans le texte
Iris s’était réveillée un lundi, ce lundi qui devait être moins horrible qu’il ne paraissait.
Depuis quelques temps, elle n’avait plus fait sonner le réveil pour aller au travail. La cause en tenait en deux mots : licenciement économique. Elle avait cru que cela serait simple de retrouver un travail. Tout d’abord, elle fit trop confiance à son curriculum vitae, son diplôme d'informaticienne qui était sans équivoque, mais déjà datant d’une vingtaine d’années.
Le magasin des comptes à solder était ouvert. Points positifs, points négatifs. Bilan de compétence, remise en question, conjoncture économique, mot qu’elle haïssait.
Concrètement, Il avait fallu chasser les dépenses inutiles, les petits plaisirs, les sorties cinéma, restaurant, les vacances.
Elle s’était attelée à faire des formations, de validation d’acquis comme si elle devait prouver tout son passé ; comme si celui-ci avait été gommé ou pire, rayé d’un coup de crayon.
Certains jours, des nuages passent, plus ou moins foncés, annonçant l’orage dévastateur ou une journée souriante, filant dans un ciel bleu.
Le pire peut-il être le meilleur ? Il suffit parfois de rencontrer un sourire, une porte qui s’entrouvre.
Ce temps en journée qui s'allongeait et se prolongeait dans des nuits entrecoupées d’un sommeil fatiguant, Iris eut envie d’en faire autre chose. Ainsi un matin, celui du premier jour de la semaine, elle alla s’occuper des chiens abandonnés par leurs maîtres comme des jouets jetables. Ils vivaient en cage. Désormais, ils manifestent leur joie en la voyant. Trop heureux enfin de retrouver l’herbe verte, des caresses, un semblant de liberté. Lorsque le chien du bonheur te lèche la main, alors tout reprend du sens !
Comme Iris, ses compagnons d’infortune croient que le bonheur est un oiseau qui sait voler et parfois aussi, s’attarder !
Photo de Thanh Soledas sur Unsplash