Se réconcilier après une dispute ou une révélation malvenue, comment ? Piste d'écriture

Cette piste d'écriture s'inspire à nouveau de "Celle qui est revenue", de D. di Pietrantonio.

Dans un monde où les adultes sont plus focalisés par l’objectif de protéger un secret de famille que par le souci du bien-être des enfants, les deux soeurs vont s’allier – mais leur relation n’est pas simple. Témoin cette scène, plus loin dans le livre. Au cours d’une dispute, pour avoir le dessus, Adriana révèle, sans prendre de gants ni vraiment avoir conscience de la gravité de ses paroles, une partie de ce secret. Cela rompt quelque chose entre elles.
Qui n’a pas vécu cette expérience, se disputer avec quelqu’un avec qui on tient, vouloir se rapprocher sans pour autant s’humilier ? Aborder directement la question qui fâche risquerait d’approfondir la faille. Adriana choisit de multiplier les signes de sa volonté d’une réconciliation. N.B. Les sœurs dorment dans la même chambre, dans des lits superposés.

Adriana et moi ne nous sommes pas adressé la parole au cours des jours suivants, mais je sentais peser sur moi son regard coupable, attentif. Elle se rendait rarement chez la veuve (une voisine), préférant rôder dans les parages, à bonne distance. Un soir où je lisais, mon livre m’a échappé des mains. Elle a été plus rapide que moi, elle a dévalé l’échelle avec ses manières de chatte et l’a ramassé. 
« C’est bien ? a-t-elle demandé en l’ouvrant. 
– Je crois, j’en suis qu’au début. »
Elle s’était agenouillée par terre, elle a tourné quelques pages.
« Bordel, y a même pas un dessin. Tu me le prêteras quand t’auras terminé ? maintenant qu’je suis au collège, faut bien que je lise des romans.
– D’accord », ai-je répondu, et elle est remontée, enthousiaste.
 

Premier essai de rapprochement de la part de la cadette. Comment va réagir l'aînée? Le jour de son départ pour la pension arrive:

J’ai posé le livre sur l’oreiller d’Adriana avant de repartir. Elle n’était pas à la maison et, compte tenu de l’heure tardive, je suis sortie sans lui dire au revoir. De l’autre côté de la place, j’ai reconnu ses pas derrière moi. Elle m’a rejointe, à bout de souffle. (…) Elle a saisi une anse du sac que je portais pour que nous en partagions le poids. Nous marchions vers l’arrêt, presque main dans la main.
« Parfois, j’suis trop bavarde, a-t-elle admis, toute haletante, dans la montée. 
– Ce n’est pas ta faute si tu dis la vérité. C’est la vérité qui est fautive. »
 

Pistes d'écriture: 

- Imaginez une dispute, ce qui en découle. 

-    Inspirez-vous de ce passage pour raconter un essai de rapprochement, une stratégie.

Photo de lilartsy sur Unsplash

Celle qui est revenue - Donatella di Pietrantonio, Le Livre de Poche