L'amour rouille-t-il ou Les cadenas d'amour, piste d'écriture

L’amour rouille-t-il ?

C’est ce que pourrait laisser concevoir ces photos, prises sur l’un des ponts piétons qui franchissent le Lez, à Montpellier. Plus d’un couple y a scellé son amour à l’aide d’un cadenas. Cette coutume m’a toujours interrogée.

Les cadenas d’amour

Depuis que les cadenas d’amour se sont imposés, il paraît que lorsque les amoureux se séparent, certains souhaitent détruire le cadenas. N'y arrivant pas, ils s'en prennent parfois au support et causent des dégradations. Bon, c’est un exemple extrême. Mais, peut-être que rompre le cadenas, comme renvoyer une bague de fiançailles, peut aider ?

En faisant des recherches sur Internet, j’ai découvert que l’on peut aujourd’hui se procurer différents modèles de cadenas amoureux, en forme de cœur, décorés d’un cœur, ou gravé aux noms des heureux élus. On les propose même pour célébrer un mariage !

Bref, en passant sur ce pont piétonnier, par jour de grand soleil, j’ai été interpellée par le spectacle de ces cadenas brillant au-dessus des eaux vertes du Lez. Même s’ils ne sont pas si nombreux – les dates les plus anciennes que j’ai pu relever remontent à 2020 – il y en a de toutes sortes. On dirait presque des papillons posés sur un arbre d’acier, tant ils sont multicolores. Il y a même un antivol pour vélo, accroché tout seul sur la grille. Symbole, ironie, ou souvenir d’un vol de bécane ? Sur la rive au-delà, des groupes piqueniquaient ou prenaient le soleil, sans se soucier de toutes les clés qui doivent rouiller au fond du fleuve.

Ce qui est sûr, c’est que chacun de ces « cadenas d’amour » raconte une histoire. Et que cela peut être un bon prétexte à écriture. Ceux qui m’ont le plus accrochée, c’est le cas de le dire, sont ceux qui portent des traces de la main de leurs propriétaires… un cœur gravé, des noms ajoutés au marqueur qu’on espère indélébile, ou à la pointe du couteau. Et que dire du cadenas auquel on a ajouté un cadenas plus petit ?

Je vous les confie. Que vous inspireront-ils ?

Pistes d’écriture :

Vous pouvez : - exprimer votre sentiment ou vos réflexions,
- nous faire part d’un souvenir, 
- v
ous mettre à la place de tel ou tel cadenas,
- nous raconter l’histoire d’un de ces couples, en partant du moment où ils sont venus là pour sceller un espoir d’éternité – ou une blague – ou un désaccord.

- Il y a aussi les anecdotes historiques, comme ces cadenas du pont des Arts qui ont disparu avant que la Mairie de Paris ne les enlève… Que sont-ils devenus ? Qui les a récupérés ? Réponse dans la documentation Wikipédia. Un mystère et une jolie piste de plus.

Un peu de documentation

Les cadenas d’amour, ex-voto romantiques ?

Les cadenas d'amour sont des cadenas  que des couples accrochent sur des ponts ou des équipements publics de grandes villes mondiales (Paris, Rome, etc.) pour symboliser leur amour. Les cadenas comportent parfois les noms de ceux qui les accrochent, ou une autre inscription décrivant leur relation comme la date de leur rencontre, de leur mariage ou de la pose du cadenas. Il est d'usage de jeter ensuite la clé, par exemple dans le fleuve ou la rivière qui coule sous le pont.

Origines de la coutume des cadenas d’amour

passage tiré de l'article Wikipédia

De nombreuses explications pour l'origine de cette coutume existent. En Serbie, cette tradition existe sur le pont Most Ljubavi depuis la Première Guerre Mondiale. Elle est restée peu connue jusqu'à sa description dans le poème Molitva za ljubav (prière pour l'amour) de la poétesse serbe Desanka Maksimovic pendant la deuxième moitié du XXe siècle. En Europe de l’Ouest, les premiers cadenas sont accrochés dans les années 2000. À Rome, la mode des cadenas sur le Pont Milvius a été décrite en 1992 par l'écrivain Federico Moccia dans son roman Trois mètres au-dessus du ciel. 

Pour certains, les cadenas d'amour remontent aux années 1980 à Pécs en Hongrie, sur une grille en fer forgé reliant la mosquée et la cathédrale. Une autre hypothèse en ferait une tradition plus ancienne provenant de Cologne, en Allemagne, où des cadenas sont accrochés à la grille du pont Hohenzollern près de la gare, les amoureux jetant la clef du cadenas dans le Rhin enjambé par le pont.

Les cadenas d’amour disparus du pont des Arts, à Paris, transformés en sculpture

A Paris, cette habUne image contenant mur, intérieur, art, sapin

Description générée automatiquementitude a commencé en 2006 sur le pont des Arts et s'est étendue au pont de l'Archevêché ainsi qu'à la passerelle Simone-de-Beauvoir pour atteindre, en avril 2010, environ deux mille cadenas fixés aux balustrades du pont des Arts. La mairie de Paris déclare « que cette mode pose la question de la préservation du patrimoine », et précise qu'« à terme, ces cadenas seront enlevés ». Le 12 mai 2010 au matin, la plupart des cadenas du pont des Arts ont disparu, mais la mairie de Paris se dit étrangère à ce fait.

On découvre un mois plus tard qu'il s'agit d'un étudiant de l'École des beaux-arts qui a enlevé tous les cadenas pour en faire une sculpture. Pour en savoir plus: https://kumo09.blogspot.com/2010/07/500-ou-sont-passes-les-cadenas-du-pont.html

Ils réapparaissent néanmoins sur la rambarde ouest du pont de l'Archevêché à l'hiver 2010, et sont ensuite tolérés par la mairie grâce à la publicité qu'ils produisent, bien que certains Parisiens regrettent que les « cadenas gâchent l'esthétique des lieux ». Certains morceaux des grilles du pont des Arts ont d'ailleurs cédé sous le poids des cadenas, créant des trous qui compromettent la sécurité des passants. Le 8 juin 2014, une grille entière tombe côté passerelle. Par conséquent, la ville de Paris décide le 11 août 2014 d'inviter les couples à se prendre en photo sur le pont et de publier les images sur un site dédié, déclarant que « les cadenas ne sont pas bons pour le patrimoine parisien » et ne sont pas « l'idéal pour symboliser l'amour ». Elle installe également des panneaux vitrés sur le pont des Arts pour remplacer les grilles. Les cadenas sont définitivement retirés depuis le 1er juin 2015 et remplacés par des panneaux en bois ; il s'agira à terme de panneaux en verre.

Des cadenas solidaires

Une pétition, appelée « No Love Locks » a été lancée en 2014 par Lisa Anselmo et Lisa Taylor Huff, une Américaine et une Franco-Américaine habitant à Paris. Les cadenas récupérés sur le pont des Arts ont été vendus aux enchères le 13 mai 2017 pour un montant 250 000 euros reversés à trois associations mobilisées dans l'accueil et l'accompagnement des réfugiés accueillis par la Ville de Paris : Solipam, l'Armée du Salut et Emmaüs solidarité. 

 

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