J'ai raté le train de l'atelier! par Aline Nocella

Premiers ateliers de l'année... et les choses ne se passent pas toujours comme prévu. Témoin, ce joli texte d'Aline.

J’ai raté la rentrée de l’atelier d’écriture. Il a suffi d’un concours de circonstances qui m’ont rendue perplexe quant à cette drôle de société où chacun a sa vérité et tente de l’imposer à l’autre.

Tout a commencé le matin, j’avais rendez-vous avec le chirurgien qui, il y a quelques semaines, a fait un bel ouvrage en remplaçant mon col du fémur gauche, bouffé par l’arthrose. Non seulement il a fallu se coltiner les embouteillages du matin, attendre patiemment mon chirurgien (l’heure du rendez-vous a été dépassée de bien trois quarts d’heure). Ce n’est pas pour rien que l’on nous nomme « Les patients » !

Avec pour conclusion, « très bon résultat, il faut beaucoup de patience pour l’oublier ». Il parle de la prothèse. C’est un bousculement dans l’organisme. Ben oui, moi qui marchais mes 25 km par jour lors de mes randonnées sur plusieurs jours, jusqu’à ce que le corps tire la sonnette d’alarme :  Ça suffit, tu rentres à la maison ! Maintenant, moyenne 6 km à 8 km tous les deux jours, il y a de quoi être déçue. Enfin, rien n’est perdu…

 Retour à la maison. Je prépare mon sac à dos pour l’atelier d’écriture avec l’ipad et son clavier, le petit goûter que je mange au retour sur le quai de la gare (compote en gourde comme les enfants, un biscuit pour remonter la glycémie. Mon Thermos a été bu pendant la séance).

Je pense à nos retrouvailles et me demande s’il y a des nouveaux participants ? Quelle piste d’écriture Carole nous a-t-elle concoctée pour cette nouvelle année de partage de textes, où chacun amène son plaisir d’écrire ?

Quand j’arrive à la gare, le train est annoncé avec un retard de dix minutes qui se prolongent en vingt minutes. Le quai se remplit avec son lot de trottinettes, de vélos, de valises. Pas un bruit. A part les plus vieux, tous sont rivés sur leur téléphone et rien ne semble les perturber.

 Le TER  arrive et voilà tout s’agite, c’est un train déjà rempli. Chacun essaie de se faufiler pour s’étouffer contre un autre, sans appui. Impossible de rester là pendant 20mn.  Avec cette chaleur, nous sommes collés comme une affiche les uns sur les autres.  Les cyclistes empêchent la fermeture des portes comme si cela allait débloquer la situation.

Je ne peux pas. Voyager comme cela, j’étouffe et j’ai peur de cette foule oppressante. Alors, philosophe, je me dis qu’il y a un autre train, qui lui aussi sera en retard.

 Je redescends sur le quai, enfin je respire. Nous sommes quelques-uns à attendre le prochain. 

Hélas, la déception sera grande. Train court, plein à ras-bord, j’essaie de trouver un petit coin pour se faufiler mais impossible, jusque sur le marche-pied , même bousculade.

Non tant pis, je ne vais pas attendre le troisième. Je rentre à la maison.

 J’envoie un sms pour dire ma déception  auprès de Carole.

Je suis furieuse des excuses de la Sncf , « retard en raison d’une grande fréquentation d’usagers » . D’habitude, à ces horaires il y des trains moyens, pas court. Je pense à ce monsieur, qui bloquait la porte et disait « vous pouvez appeler la police, je n’en ai rien à faire, c’est le troisième train où je n’ai pas pu monter ». J’ai regardé le train repartir à toute petite vitesse, le conducteur ne devait pas être rassuré de voir cet état de fait et J’espère surtout qu’il ne s’en réjouissait pas….

Demain, grève. Je reste à la maison et  j’irai à la mer. J’espère que l’on n’y sera pas nombreux….

Photo de Louis Dalibard sur Unsplash

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